Nouveau /Prévisions météo à la carte

Des prévisions météorologiques spécifiques pour chaque agriculteur.

Cette présentation a été rédigée par le RECA à partir de plusieurs articles parus dans la presse ou sur certains sites web.

Ces dernières années, des articles ou des communications n’ont pas manqué pour expliquer que si les petits agriculteurs africains utilisaient les prévisions météorologiques ils pourraient améliorer de 15%, 30% voire 80% leurs rendements.

Une perspective alléchante mais difficile à imaginer quand on a seulement accès aux prévisions saisonnières qui donnent simplement une probabilité sur un démarrage précoce, normal ou tardif des pluies, de même que pour l’arrêt des pluies et les séquences sèches, et pour le Sahel Est, Niger Ouest... Avec ce type de prévision, il est difficile de fournir un conseil aux producteurs par rapport à son village et encore moins à son champ.

Mais, dans au moins deux pays de la sous-région, le Ghana d’abord depuis 2014, puis le Mali en 2016, il semble qu’un service de prévision météorologique beaucoup plus précis ait été mis en place.

Ce service de prévisions météorologiques se nomme « Iska » et il est développé par une entreprise « sociale de haute technologie » installée en Suède au nom de « Ignitia ». Ainsi, chaque prévision Iska serait taillée sur mesure pour l’emplacement d’un agriculteur grâce à une application automatique qui va chercher les coordonnées GPS de celui-ci à partir du moment où il est abonné via un opérateur de téléphonie partenaire du programme. Des prévisions spécifiques sont alors envoyées par SMS à cet agriculteur abonné qui peut les recevoir avec n’importe quel téléphone mobile de base.

Au Mali, ce système vient d’être lancé depuis le 1er juillet par l’opérateur de téléphonie Orange en partenariat avec la société Ignitia et il a été baptisé opération “Sandji”. Voilà la description qui a été faite du fonctionnement du système :

Chaque matin à 7H, l’agriculteur reçoit un SMS en français ou en bambara qui donne une prévision sur 48 heures (le jour et le lendemain) de la pluviométrie attendue, son intensité, et la probabilité de la tranche horaire.

Les prévisions de Sandji sont spécifiques à l’emplacement de la ferme dans un rayon de 3X3 km, (ce qui signifie que deux agriculteurs voisins pourraient recevoir des prévisions différentes). De plus, une prévision saisonnière est donnée deux fois aux agriculteurs pendant la campagne agricole (avant la saison des pluies et au milieu de la saison), prévision complétée par des perspectives mensuelles qui donnent semaine par semaine les tendances météo du mois.

Dans la présentation de Sandji (Mali), les initiateurs ont expliqué que ces prévisions sur les pluies doivent apporter aux producteurs un outil d’aide à la décision pour planifier les activités agricoles (travail du sol, semis, traitements, récolte) et une meilleure utilisation des intrants. Etant en mesure d’accéder à des prévisions très précises sur les pluies, les agriculteurs peuvent réduire les risques et les coûts, augmenter les rendements, optimiser l’utilisation des intrants chers et prendre des “décisions éclairées” tout au long de la campagne agricole.

Comment est-ce possible ? Voilà les explications qui sont données :

La plupart des technologies de prévisions et d’analyses météorologiques sont basées sur des modèles d’écarts entre la pression atmosphérique et la température ambiante. Dans les zones tropicales, ces éléments sont inapplicables et les prévisions sont virtuellement impossibles.

Ce problème est en passe d’être résolu grâce au travail de Liisa Petrykowska, une chercheuse qui a passé les trois dernières années parmi diverses communautés de paysans en Afrique de l’Ouest afin de les aider à mieux comprendre les interactions météorologiques.

Née en Suède, Liisa Petrykowska a entamé des études en météorologie et en physique qui l’ont amené à réaliser des travaux de recherche sur le changement climatique à l’Université de Washington dans le cadre d’un projet de la NASA. C’est en synthétisant les résultats de ses nombreuses expéditions qu’elle a compris que les modèles de prévisions traditionnelles en région tropicale n’étaient pas fiables. Son idée pour Ignitia était née et elle entreprit de travailler avec une équipe de chercheurs multidisciplinaires pour développer un ensemble de logarithmes permettant de déterminer, de manière fiable, les prévisions météorologiques sous les tropiques. Elle l’a d’abord testé ce travail au Ghana en le mettant à disposition des agriculteurs pendant de nombreux mois. Ces tests ont été concluants : les logarithmes de Ignitia permettent des prévisions fiables à 84%, en Afrique de l’Ouest contre seulement 39% pour les modèles des autres concurrents.

Comment cela marche pour un agriculteur ?

Les agriculteurs doivent être abonnés à l’opérateur qui développe ce système en partenariat avec la société Ignitia. Les agriculteurs sont facturés l’équivalent de $0,04 par jour pour le service. Il en coûte 4 à 6 dollars par saison à chaque agriculteur de recevoir des prévisions quotidiennes ainsi qu’une vue d’ensemble chaque mois et chaque semestre. Si l’on prend un dollar ($) à 500 F.CFA, cela représente 2.000 F.CFA à 3.000 F.CFA selon les informations fournies par les articles de presse consultés. Ce coût peut être payé en micro-tranches de crédit mobiles prépayé.

À ce jour, la société Ignitia annonce plus de 80.000 agriculteurs abonnés, a priori au Ghana. La société Ignitia déclare avoir envoyé plus de 6 millions de prévisions météorologiques.

Il est prévu que Ignitia fournissent des prévisions de pluies au Ghana et au Mali, mais également au Burkina Faso, au Sénégal et au Nigeria.

Tout cela est à vérifier et à confirmer...

Vous pouvez consulter le site de la société et des informations sur le programme Iska (en anglais)

http://www.ignitia.se/?page_id=57

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