Sécurisation sanitaire du cheptel /Bilan 2010-2011

Leçons apprises sur l’opération sécurisation sanitaire du cheptel résiduel des pasteurs sinistrés en 2010-2011

Maître d’ouvrage : Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MAG/EL), Mise en œuvre : Vétérinaires sans Frontières, Financement : Union Européenne – Juillet 2011.

Les sécheresses récurrentes qui sévissent au Niger constituent un risque majeur pour le bétail. Les années de sécheresse se traduisent par des déficits fourragers, dont les conséquences sur le cheptel sont les mortalités, les chutes de poids et de production et les avortements, comme ce fut le cas pour la sécheresse 2009- 2010. En définitive, au cours de l’année 2010, les éleveurs ont subi un véritable choc. Certains ont tout perdu, d’autres ne disposent plus que d’un troupeau résiduel, insuffisant pour assurer leur sécurité alimentaire.

C’est pour soutenir ces éleveurs sinistrés que le Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA), avec l’appui opérationnel des ONG et associations présentes sur le terrain, a proposé de mettre en œuvre un « Projet de sécurité alimentaire des pasteurs sinistrés » dans la zone pastorale du Niger. Ce projet comporte un volet « cash-transfer » et un volet « sécurisation sanitaire du cheptel résiduel », dont les résultats attendus sont respectivement :
- « Le pouvoir d’achat des ménages bénéficiaires est significativement renforcé » et
- « Les troupeaux restants des ménages bénéficiaires sont en meilleure santé ».

Le projet, financé par l’Union européenne (UE), est le fruit d’un partenariat entre :
- le Ministère de l’agriculture et de l’élevage (MAG/ EL), maître d’ouvrage ;
- le Dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires (DNPGCA) représenté par la Cellule crises alimentaires (CCA), maître d’œuvre ;
- les ONG CESAO, Karkara, CARE, ACH, ACTED, Oxfam et VSF-B et leurs partenaires locaux (AREN, Timidria, PED), les Services vétérinaires privés de proximité (SVPP), les Services techniques déconcentrés (STD) et les Comités régionaux et sous régionaux de prévention et de gestion des crises alimentaires, partenaires opérationnels ;
- la SNV, partenaire stratégique, chargé d’appuyer le MAG/EL dans le suivi, l’évaluation et la capitalisation du projet.

Dans ce cadre, la Cellule Crises Alimentaires (CCA), maître d’œuvre du projet, a responsabilisé Vétérinaires Sans Frontières Belgique (VSF-B) pour le second volet.

Après un premier atelier de capitalisation sur le volet « cashtransfer », le Comité permanent de déstockage et de recapitalisation des animaux, en collaboration avec l’ONG Vétérinaires sans Frontières Belgique (VSF-B), a organisé un second atelier bilan sur le volet « sécurisation sanitaire du cheptel résiduel » du projet, le 31 Mai 2011, à Niamey.

L’ensemble des acteurs de mise en œuvre de ce volet a participé à cette
journée - à savoir les STD de l’élevage, les vétérinaires privés et les superviseurs, ainsi que quelques représentants des partenaires opérationnels du volet « cash-transfer » responsables du ciblage des bénéficiaires.
Le présent document, fruit de cet atelier, vise à tirer les leçons de cette opération et à formuler des recommandations en vue d’une future action similaire.

Les objectifs du projet : « Les troupeaux restants des ménages bénéficiaires sont en meilleure santé. » Les buts visés par ce résultat sont :
- protéger les moyens de subsistance des pasteurs sinistrés basés sur le cheptel résiduel ;
- protéger le cheptel affaibli par la crise contre les maladies infectieuses ;
- fortifier le cheptel et lui offrir des perspectives de production et de reproduction ;

Les résultats atteints : Au total, 11.879 ménages ont bénéficié du traitement de leurs animaux, dont 9.574 bénéficiaires du volet cash-transfer, ciblés en raison de leur plus grande vulnérabilité. Grâce à l’effet combiné du cash-transfer et du traitement de leurs animaux, 81% des bénéficiaires du volet santé animale ont donc pu faire face à leurs besoins alimentaires à court ou moyen terme, tout en préservant leur cheptel.

Le traitement des animaux des pasteurs sinistrés dans le cadre du volet santé animale du projet a permis d’améliorer la santé du cheptel résiduel. Au total, 66.193 UBT ont été traitées, dont 53.018 UBT appartenant aux bénéficiaires du cash-transfer. Ce résultat est satisfaisant, car l’effectif du cheptel résiduel des pasteurs sinistrés ciblés s’est avéré inférieur aux estimations. En effet, le potentiel estimé des UBT à traiter était de 84.553 UBT, soit 7 UBT par ménage pour 12.079 ménages bénéficiaires. Or, lors du recensement, les bénéficiaires du cash-transfer ont déclaré ne plus posséder que 37.571 UBT, soit 45% du potentiel. Bien que l’on sache que ces déclarations ne reflètent pas fidèlement l’effectif réel du cheptel des pasteurs sinistrés, on peut considérer que la majorité du cheptel résiduel a été traitée et est donc en meilleure santé.

- Comme prévu, tous les animaux traités ont bénéficié d’un déparasitage interne et externe à l’Ivermectine, soit 66.193 UBT.
- En revanche, la part des animaux malades avait été sous-estimée. 3.828 UBT ont été soignées à l’Oxytrétracycline, soit 6% de l’effectif total traité contre 3% initialement prévus. La maladie la plus fréquemment rencontrée était la peste des petits ruminants, hautement contagieuse et dont le taux de mortalité est élevé. L’intervention a donc contribué à préserver le cheptel déjà réduit des pasteurs sinistrés.
- Enfin, 63% des animaux traités ont reçu des vitamines. L’objectif de 75% n’a pas été atteint, car certains bénéficiaires étaient réticents à administrer plusieurs traitements à leurs animaux. Néanmoins, 41.723 UBT ont tout de même été renforcées grâce aux traitements multivitaminés.

Au total 238.231 animaux ont été traités, dont une majorité de petits ruminants, mais également des bovins, des ânes, des dromadaires et des chevaux.

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