Les OP du Niger dans la zone d’intervention du FIDA

Étude sur le processus de consultation et participation des OP au sein de la société civile rurale organisée dans les régions d’intervention du FIDA au Niger.

Étude thématique pour le Programme FIDA au Niger réalisée avec l’appui de la Coopération italienne - Thierry Lassalle, consultant – Septembre 2013.

L’étude est réalisée dans le cadre des activités de préparation des nouvelles opérations du FIDA prévue en 2014 dans les régions de Tahoua, Maradi et Zinder.

Résumé

1. Le FIDA intervient au Niger depuis plus de trois décennies dans les zones rurales où la concentration de familles rurales pauvres est la plus importante, au travers d’opérations basées sur des approches communautaires et/ou en appui aux collectivités territoriales et aux Organisations Paysannes. Avant de lancer la formulation des prochains projets, le FIDA a souhaité documenter certains aspects cruciaux de son intervention au Niger dont celui relatif à la société civile rurale organisée et aux Organisations Paysannes (OP).

2. Le Gouvernement du Niger, comme le FIDA et les autres PTF s’accordent pour laisser une grande place aux Organisations Paysannes dans la mise en oeuvre des projets et programmes les affectant. De ces collaborations, des leçons ont été tirées pour améliorer leur impact et pour que les dispositifs mis en oeuvre soient durables et financièrement viables, tout en respectant les exigences de transparence et de contrôle démocratique du mandat et des activités des OP.

3. Au niveau national, la scène est dominée par cinq organisations faîtières (ANFO, AREN, FCMN, FUCOPRI, MOORIBEN) aux activités souvent liées à des filières spécifiques (oignon, élevage, maraîchage, riz respectivement). Ces faîtières ont été à la base de la constitution de plusieurs cadres de concertation qui peuvent être spécifiques comme le CAPAN pour l’élevage ou généralistes comme la PFPN) et qui ont pour mandat de porter la voix de leurs membres lors de dialogues politiques. Deux confédérations (CASPANI et CONACOP) ont quelques difficultés à fournir des services d’appui économique aux fédérations membres. Des consortiums ou des regroupements plus informels (COP, G9, Cultivons la Terre) regroupent toutes ou certaines de ces organisations sur des thèmes spécifiques pour une période donnée. Le Réseau des Chambres d’Agriculture du Niger (RECA) offre un espace d’échange d’information et de concertation à toutes les OP, notamment au travers d’un site internet très bien documenté.

4. Au niveau des régions de Tahoua, Maradi et Zinder, des fédérations régionales sont actives dans la distribution d’intrants et commencent à s’impliquer dans la commercialisation des produits agricoles (SA’A et FUMA à Maradi, FUCAP et FUFO à Tahoua, FUBI à Zinder). Certaines faîtières nationales y sont représentées, parfois très activement comme AREN dans la filière élevage ou ANFO dans la filière Oignon, d’autres plus timidement comme la FCMN pour le maraîchage. Il existe au niveau local une multitude de coopératives (estimées à plusieurs milliers par département) et de nombreux Comités de Gestion mis en place dans le cadre de projets. Les interventions récentes des projets FIDA (PPILDA à Maradi et PUSADER à Maradi et Tahoua) ont favorisé au niveau local l’émergence et le renforcement de Banques de Soudure et Champs Ecoles Paysans. Des Groupements d’Appui Conseil Agricole Paysan sont aussi actifs sur Maradi. Les Unions de production de semences fournissent les projets (PAM, FAO, FIDA) en semences céréalières de qualité.

5. La construction de cartographies géo-thématiques s’est faite de manière interactive avec les OP lors de rencontres bilatérales durant lesquelles les OP ont pu elles-mêmes affiner leur positionnement tant dans l’absolu par rapport aux deux axes proposés (géographique et thématique) que relativement aux autres OP qu’ils connaissaient. Cinq axes stratégiques prioritaires ont été retenus en corrélant les défis et points forts des OP aux opportunités d’intervention du FIDA identifiées dans le COSOP 2013-2018 et dans les projets en cours (PASADEM et PPI/Ruwanmu). A l’avenir, les recommandations principales de cette étude (axes opérationnels) seront reprises et approfondies pour détailler les partenariats à construire.

6. Les rencontres qui se sont succédées durant cette étude tant en bilatéral (dirigeants paysan d’une OP et FIDA) qu’en ateliers rassemblant toutes les parties prenantes ont posé les bases d’un processus de concertation permanent de Forum paysan que le FIDA va appuyer jusqu’à l’organisation en février 2014 d’un Forum paysan transrégional, dont les leçons seront notamment tirées lors de la formulation du nouveau Programme de Promotion de l’Agriculture Familiale dans les régions de Tahoua, Maradi, et Zinder en juin 2014.

Table des matières (extraits)

I. Contexte général de l’étude : mieux se connaitre pour mieux se comprendre
- A. Le Gouvernement du Niger et la promotion du Cadre National de Dialogue et de concertation des Acteurs (CNDA) par le Haut-commissariat à l’I3N
- B. L’intervention présente et à venir du FIDA au Niger
- C. Le contexte juridique et la tutelle institutionnelle : le Ministère de l’Agriculture par la DAC/POR

II. Méthodologie adoptée pour l’étude

III. Capitalisation des leçons apprises de contribution des OP aux projets de développement
- A. Leçons tirées de collaboration avec des OP
- B. Les OP dans les formulations des projets FIDA (de 2010 à 2013)
- C. Leçons tirées d’expériences en Afrique de l’Est : le réseau paysan tanzanien dans le développement des marchés ruraux de gros
- D. Questionnements soulevés pour une société civile rurale organisée

  • 1. Questionnements aux fédérations (AREN, FCMN, FUCOPRI, MOORIBEN, Fédérations régionales : FUMA, SA’A, FUBI, FUCAP)
  • 2. Questionnements aux cadres de concertation nationaux (CAPAN, CASPANI, CONACOP, PFPN)
  • 3. Défis et questionnements au RECA/CRA
  • 4. Défis et questionnements à l’organe de tutelle : MAG/DAC/POR

IV. Etat des lieux et revue non exhaustive des OP du Niger (cartographie)

- A. Le niveau national : visibilité et activisme institutionnel

  • 1. Les Organisations Paysannes faîtières nationales
  • 2. Les cadres de concertation nationaux
  • 3. Le Réseau National des Chambres d’Agriculture (RECA)
  • 4. Les cadres informels

- B. Les Organisations Paysannes au niveau régional - Maradi, Tahoua et Zinder

  • 1. Région de Maradi
  • 2. Région de Tahoua
  • 3. Région de Zinder

- C. Relations complexes entre les principales OP

- D. Cartographie géo-thématique des OP

  • 1. La cartographie nationale
  • 2. Les cartographies régionales

V. Définition de l’approche et des priorités stratégiques
- A. Une approche respectueuse de la diversité des OP

  • 1. Des besoins à couvrir aux types d’organisations pour y répondre
  • 2. L’animation de dynamiques locales : l’émergence d’une plateforme de concertation
  • 3. Les économies d’échelle par la structuration des coopératives en unions et la professionnalisation des fédérations
  • 4. Les CRA, espace d’animation et référentiel des sources d’appui-conseil technique
  • 5. Le renforcement des fonctions régaliennes de l’Etat : enregistrement, suivi/contrôle des statuts, audit

- B. Cartographie des priorités stratégiques et des axes d’interventions renforçant le rôle des OP

  • 1. Les cinq priorités stratégiques
  • 2. Priorités stratégiques et axes d’intervention opérationnels

VI. Prochaines étapes et activités futures

VII. Conclusion

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