F.T. Virus TYLC

Vigilance contre une épidémie de la maladie des feuilles en cuillère de la tomate (TYLC) sur Datura stramonium dans la zone périurbaine de Niamey.

HAOUGUI Adamou, BASSO Adamou (INRAN), KIMBA Aїssa, Patrick DELMAS (RECA).

La maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate est causée par un virus connu sous le nom de TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl Virus). Elle est largement répandue au Niger sur les solanacées cultivées (tomate, poivron ou piment), les cucurbitacées (concombre) et les fabacées (haricot).

La maladie peut provoquer des pertes de 50 à 60% de la production. Une attaque précoce peut entrainer l’échec de la culture de tomate. Ce virus est essentiellement transmis à la plante par la mouche blanche, Bemisia tabaci. Cet insecte est une espèce invasive d’homoptère très polyphage, c’est-à-dire qu’il peut se nourrir sur de nombreuses plantes.

Une fois que le virus est transmis à la plante, c’est fini, il n’y a plus de traitement possible. Il faut donc protéger la plante (tomate, poivron, etc.) pour qu’elle ne soit pas piquée par des mouches blanches.

Supprimer la mouche blanche avec des pesticides est difficile. Très petites, cachées dans le feuillage, ces mouches blanches sont difficiles à éliminer surtout avec des pesticides qui agissent par contact. De plus elles sont présentes dans les cultures et souvent autour des parcelles dans de nombreuses plantes dont des arbres.

Comment lutter contre ce virus ?
- La première chose à faire est de bien connaître les plantes qui servent de réservoir au virus, pour les éliminer autour des parcelles et jardins. C’est l’objet de cette note. Ainsi, autour de Niamey, le Datura, qui se développe partout, sert de réservoir. Les mouches blanches peuvent attraper le virus avant de le transmettre aux plantes cultivées.
- Il faut également protéger les pépinières avec une moustiquaire afin que le virus ne soit pas transmis avant le repiquage (attaque précoce). Même si les plants sont piqués par la suite et reçoivent le virus, ils auront le temps de commencer à produire. C’est particulièrement vrai pour le poivron (Diffa).
- Si le virus est très présent chaque année, il faut cultiver une variété résistante ou tolérante. Ce sont en général des hybrides. Ces hybrides n’ont pas spécifiquement été testés au Niger, mais le suivi de producteurs semble montrer que certaines variétés donnent des résultats. Ces variétés peuvent être testées par les producteurs.
Pour les tomates voir le catalogue des variétés disponibles sur le site du RECA : http://www.reca-niger.org/spip.php?article637

L’INRAN et le RECA produisent régulièrement des notes sur les cultures maraîchères, en partenariat avec la DGPV sur les questions phytosanitaires. Ces notes sont destinées aux structures et dispositifs d’appui conseil (OP, services techniques, ONG, projets, GSC/GIE) pour actualiser leurs connaissances, améliorer leurs conseils et utiliser ces contenus dans leurs formations.

N’hésitez pas à nous contacter pour donner votre avis sur ces supports, mais également poser des questions sur les problèmes que rencontrent les producteurs ou partager vos connaissances.

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