Conseil en maraîchage (3)

Conseiller en maraîchage / des cas pratiques (3) - Gérer les résidus de culture.

Rédaction, Adamou Basso, Adamou Haougui (INRAN), Patrick Delmas, Aïssa Kimba (RECA)

Au Niger de nombreux maraîchers abusent des pesticides pour faire face aux multiples attaques des ravageurs. Cependant, tout le monde est unanime, il faut utiliser moins de pesticides pour la protection des cultures et faire recours à la « lutte intégrée ». Mais comment faire ?

La lutte phytosanitaire intégrée est la combinaison de plusieurs méthodes de lutte compatibles entre elles (culturale, résistance variétale, biologique et chimique) destinée à protéger les cultures tout en prenant en considération la préservation de l’environnement et la santé du consommateur. Elle ne vise pas à éradiquer le ravageur, mais à maintenir ses populations en dessous d’un seuil de nuisibilité, sans perdre de l’argent. Les produits chimiques ne sont utilisés qu’en dernier recours. La lutte intégrée s’appuie sur une bonne connaissance de la biologie de ravageurs, du milieu cultivé, du comportement des plantes et sur le raisonnement des pratiques agricoles.

La première méthode de lutte contre les différents ravageurs c’est… d’arrêter de faire l’élevage des ennemis des cultures.

Illustration dans des jardins proches de Niamey.

Autour de Niamey, le chou au mois de mars / avril subit des attaques massives de chenilles de différents papillons. Cette culture n’est pas facile à traiter et, malgré l’utilisation de plusieurs produits pesticides en mélange, ce producteur a abandonné sa culture (photo de droite).

Les choux ne meurent pas tout de suite après l’arrêt d’irrigation, et les chenilles peuvent finir leur cycle de vie, tranquillement. La photo du milieu montre la chrysalide d’un papillon, la teigne du chou. C’est la chenille de ce papillon qui transforme les choux en dentelles (photo de gauche).

Comme les choux sont abandonnés, les ravageurs peuvent augmenter leur nombre pour être prêts la prochaine saison, ou alors ils vont aller s’occuper des choux des producteurs voisins qui n’ont pas abandonné leurs cultures.

C’est cela que l’on peut appeler « l’élevage des ennemis des cultures ». Les conseillers ou animateurs maraîchers doivent intervenir pour demander aux producteurs de DETRUIRE les résidus de culture. Ils doivent être arrachés dès la fin de la culture (immédiatement), brûlés ou enterrés profondément.

La lutte intégrée commence par la destruction systématique et immédiate des résidus de culture pour éliminer des « adversaires », pour soi et pour ses voisins.

Le conseiller ou l’animateur maraîcher doivent en parler avec les producteurs. Ils doivent insister sur la nécessité d’avoir une discipline de groupe. Les producteurs qui sont sur un même site doivent être solidaires et apprendre à gérer ensemble les ravageurs de leurs cultures.

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