Etat des lieux /Riziculture

Etat des lieux de la riziculture : Cas du Niger

Projet espagnol sur la riziculture en Afrique de l’Ouest / FAO

SIDO Y. Amir, 2010

47 pages et annexes, 740 Ko


Suite à la flambée des prix des denrées de première nécessité dans les pays de l’Afrique de l’Ouest en 2007, 2008, la FAO avait approché le Gouvernement de l’Espagne pour venir en aide aux pays les plus touchés tels que le Sénégal, le Mali, Le Niger, La Mauritanie et la Côte d’Ivoire pour aider a augmenter de façon durable leur production rizicole nationale.

L’Espagne a répondu positivement à cette requête en finançant un projet d’appui aux secteurs des intrants (semences et engrais) de la production et de la transformation du riz. Le projet vise à renforcer les capacités nationales à produire les semences de qualité de pré-base et de base, des semences certifiés par le privé et à appuyer les paysans à augmenter leur production rizicole à travers l’utilisation des semences de qualité, de l’engrais et en adoptent les pratiques culturales modernes d’intensification durable. Le projet devra s’appuyer sur les infrastructures de base de Champ- Ecole des Producteurs (CEP) mises en place par la FAO dans ces pays pour une meilleure synergie.

Afin de déterminer de façon spécifique les activités et le budget du projet de chacun des pays, il est apparu nécessaire de recruter un consultant national pour faire l’état des lieux de la riziculture, dégager les insuffisances au niveau de ce secteur et les axes prioritaires.

Le présent document représente donc l’état des lieux de la riziculture au Niger et s’articule autour de 12 principaux points suivants :

1. Le Contexte général
2. L’importance économique et sociale du riz
3. Les atouts et potentialités de la riziculture
4. Les systèmes de production
5. Les contraintes au développement de la riziculture
6. La politique et stratégie nationale de développement de la riziculture
7. Le secteur semencier
8. Le secteur engrais
9. Les acteurs du développement rizicole
10. Les actions entreprises par différentes catégories d’acteurs rizicoles
11. Les gaps à différents niveaux
12. Les perspectives


Au Niger, le riz constitue la troisième céréale après le mil et le sorgho tant au point de vue superficie que de la production. On estime que le riz local ne représente que 1,7% du chiffre d’affaires du secteur de la production agricole primaire et seulement 2,3% du volume moyen des céréales produites annuellement. Le riz produit au Niger joue donc un rôle assez réduit dans l’approvisionnement en céréales du pays.

Le riz produit dans le pays ne représente qu’une faible part de la consommation en céréales des nigériens. De 1999 à 2004, on estime cette part nationale de la consommation en riz entre 3 et 5 kilos par an et par habitant (pour un total compris entre 14 et 18 kg de riz consommé), pour une consommation totale en céréales de 171 à 257 kg selon les années (données PAM).

Le riz produit dans le pays ne représente donc qu’entre 1 et 3% de la consommation céréalières du pays. L’avantage du riz, sur les autres céréales principalement consommées au Niger, est sa relative constance dans la production. Par exemple, le mil n’a été disponible qu’à raison de 142 kg par personne en 2004 au lieu de 190 à 200 kg lors des années précédentes, pendant que le disponible en riz reste compris entre 4 et 7 kg par personne et par an.

En revanche, il contribue de façon considérable au déficit céréalier (85% en 2001-2002), ce qui traduit la très faible part de la production nationale dans la consommation en riz au Niger à l’inverse des autres céréales consommées par les Nigériens. Le déficit en riz se creuse de manière constante depuis le milieu des années 70 où le pays était en moyenne autosuffisant en riz. Désormais, le taux de couverture est plutôt de l’ordre de 20 à
30%.

Les principaux Systèmes de production

La riziculture est essentiellement pratiquée dans la vallée du fleuve Niger, dans les départements de Tillabéry et de Dosso. Dans la Région de Diffa, il existe aussi des surfaces exploitées en riz.

Il existe actuellement trois grandes formes de riziculture au Niger :
- une riziculture traditionnelle sous inondation, en bordure du fleuve ou sur des mares. C’est une culture d’hivernage, très dépendante des crues et de la pluie. Les surfaces exploitées sont estimées à 10.000 ha, avec des rendements moyens de l’ordre de 0,7 t/ha.
- une petite riziculture privée, avec pompage individuel d’appoint. Il s’agit le plus souvent de petites exploitations sur aménagement sommaire, pratiquant le riz surtout en hivernage. Les surfaces mises en valeur sont estimées à 1 500 ha, avec des rendements moyens de 3 t/ha. Ce système est en train de prendre de l’ampleur et tend à récupérer les espaces jusque là occupés par la forme traditionnelle de culture de riz.
- une riziculture sur les périmètres aménagés (AHA) avec maîtrise totale de l’eau (périmètres encadrés par l’ONAHA). Il est aujourd’hui le système dominant. Les surfaces cultivées sont estimées à 7000 ha dont environ 6500 ha en double culture par an. Les rendements moyens oscillent entre 4 et 5tonnes/ha.

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