Le volet Agroécologie de SWISSAID au Niger / Diagnostic et propositions de renforcement.
Auteurs : Bertrand MATHIEU et Adam MAMADOU / Juillet 2014.
Résumé
Au Niger, les organisations de producteurs pour le développement de l’agriculture biologique tardent à émerger, en particulier faute de filières d’exportation et de l’existence d’un marché interne pour les produits biologiques. L’objectif de l’étude consiste à réaliser un diagnostic des expériences et initiatives des différents acteurs impliqués dans l’agroécologie au Niger, ainsi que du volet agriculture écologique du programme de Swissaid dans les régions de Dosso et Tillabéri.
La méthodologie s’appuie sur des enquêtes auprès de 33 structures liées au développement de l’agroécologie au Niger, dont 15 ONG et projets de coopération, 7 organismes de recherche et formation, 7 institutions et organismes publiques et 4 Fédérations de producteurs. De plus, un diagnostic des interventions en agroécologie a été réalisé dans 4 communes rurales de Dosso et Tillabéri, avec des entretiens auprès des partenaires locaux de Swissaid (élus, services techniques, unions de groupement…), des groupes de discussion avec 6 organisations de producteurs et des enquêtes auprès de 12 agriculteurs/trices. L’étude se situe dans le cadre conceptuel de l’agroécologie en tant que discipline scientifique qui s’appuie sur l’écologie pour étudier, concevoir et gérer des agroécosystèmes et des systèmes alimentaires.
D’une manière générale, on constate des initiatives dispersées au Niger, avec la diffusion de bonnes pratiques qui relèvent de l’agroécologie, mais plutôt présentées dans le domaine de la gestion durable des ressources naturelles et l’adaptation au changement climatique (agroforesterie, gestion de l’eau…). Les ONG et organisations de producteurs s’avèrent les plus actives, mais la démarche systémique globale de l’agroécologie n’apparaît pas encore dans les stratégies d’intervention. Faute d’un cadre politique incitatif et ambitieux, il y a encore peu d’activités de recherche et de formation sur cette thématique.
Les interventions de Swissaid en matière d’agroécologie sont principalement orientées vers l’appui à la diversification des cultures maraîchères et fruitières, au petit élevage pour la fertilisation organique des cultures, aux aménagements de conservation des eaux et des sols et plus récemment à l’agroforesterie.
En dépit des actions de sensibilisation et de formation, des visions et niveaux de compréhension de l’agroécologie assez variables ont été observés parmi les communes d’intervention. La fréquence des pratiques agroécologiques est plus importante dans les sites d’intervention de Swissaid, mais les agriculteurs sont tous encore en phase de test des techniques culturales, sans être encore pleinement convaincu ni même bien connaître toutes les possibilités des systèmes de culture biologiques. L’adoption de pratiques agroécologiques est encore souvent combinée à des techniques de cultures conventionnelles, en particulier la fertilisation minérale et l’usage de pesticides à risque dans les cultures maraichères.
Les recommandations réalisées concernent à la fois des propositions d’interventions techniques qui semblent prometteuses pour le développement de l’agroécologie dans le cadre du programme Swissaid Niger, des méthodes de conception et diffusion des innovations en partenariat avec les agriculteurs/trices pour accompagner la transition vers des systèmes agroécologiques, ainsi que des actions possibles pour renforcer les réseaux de connaissances et d’échanges sur l’agroécologie et inciter les pouvoirs publiques à intégrer ce mode de production dans leurs stratégies d’intervention.
L’agroécologie, le terme est de plus en plus utilisé, et fait référence aussi bien à une discipline scientifique qu’a une pratique agricole ou encore un mouvement social (Wezel et al, 2009). En tant qu’approche scientifique, l’agroécologie peut être considérée à différentes échelles. La discipline s’est d’abord développée à l’échelle de la parcelle, pour comprendre et valoriser les régulations biologiques dans un champ cultivé, puis est passé à des agroécosystèmes englobants, au niveau de l’exploitation agricole, du terroir villageois ou du bassin versant. D’après Altiéri (2002), l’agroécologie s’appuie sur les principes de base de l’écologie pour étudier, concevoir et gérer des agroécosystèmes qui soient à la fois productifs tout en préservant les ressources naturelles, mais également socialement justes, économiquement viables et culturellement sensibles. Par ailleurs, l’agroécologie s’inscrit de plus en plus dans une démarche globale à l’échelle des territoires (Grandval, 2011). Certains auteurs (Warner, 2009 ; Gliessman, 2007) ont ainsi considérablement étendu le champ prospecté par la discipline pour en faire « l’écologie des systèmes alimentaires ». |
Sommaire
1. Introduction
2. Rappel des Termes des Références
3. Méthodologie
4. Précisions sur les concepts d’agriculture biologique et agroécologie
5. L’Agroécologie au Niger : acteurs en présence et initiatives
6. Diagnostic des interventions de Swissaid dans les régions de Dosso et Tillabéri
7. Recommandations
8. Bibliographie et webgraphie
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Annexes :
ANNEXE 1 Termes de références de l’étude
ANNEXE 2 Liste des acteurs et personnes ressources consultées
ANNEXE 3 Guides d’entretien
ANNEXE 4 Résumé Programme Régional ICRAF-CARE Agroforesterie 2013-2018
ANNEXE 5 Présentation de l’installation de jardins de cuisine (ONG CRS)
ANNEXE 6 Synthèse des enquêtes dans la commune rurale de Torodi
ANNEXE 7 Synthèse des enquêtes dans la commune rurale de Balleyara
ANNEXE 8 Synthèse des enquêtes dans la commune rurale de Loga
ANNEXE 9 Synthèse des enquêtes dans la commune rurale de Koygolo
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